Certaines neritinae du Bassin de Paris.
 
 I)    Avant-propos.
 

L’objectif de ce petit « article » est de traiter de la détermination de certaines neritinae, mollusques fossiles de l’éocène du Bassin de Paris. Le mode de vie de ces petits mollusques est exclusivement benthique.
Avant tout, nous allons introduire les termes utilisés pour nommer les différentes parties de la coquille des ces petits mollusques. La  taille maximale de certaines espèces est d'environ 3 à 4 cm alors que les autres ont des dimensions largement inférieures au centimètre.
Mieux qu'un long discours, voici un schéma permettant de situer les parties principales.

 
Figure1: Schéma d'un coquille de neritinae. Le bord columellaire est souvent pourvu de petites dents. La partie interne du labre peut présenter un fort épaississement décoré de ridules.

Le Septum est la zone qui prolonge le bord columellaire souvent denticulé. Le dernier tour de la coquille recouvre presque totalement les autres tours de la spire ce qui donne une forme généralement globuleuse. L'opercule corné de forme semi-circulaire des neritinae ne se fossilise malheureusement pas.

II)    Les genres représentés.

Nous allons présenter les trois genres qui  font l'objet de ce petit texte.

Otostoma:

Les espèces constituant ce genre présentent un septum totalement lisse avec un bord columellaire muni de fortes dents. Le labre  peut être légèrement denticulé.

 
 Figure 2: Vue  ventrale et dorsale d'Otostoma angistoma (taille environ 2cm)
La figure 2 présente un spécimen d'Otostoma angistoma (Bartonien). Noter que la spire est totalement lisse. Le septum est fortement convexe et aboutit au bord columellaire qui exhibe sept dents séparées par des sillons plus étroits. Le labre ne présente aucune denticule interne.

Nerita:

Les espèces constituant ce genre présentent un septum souvent plan ou concave muni de petites tubercules. Sur certaines espèces on distingue sur le bord interne du labre des denticules bien marquées. Dans le sous-genre Theliostyla le dernier tour est orné de grosses carènes spirales lisses ou granuleuses. Pour le sous-genre Amphinerita le dernier tour de la spire est lisse et présente souvent des traces de coloration en zigzag.

 a)  b) 
c)  d) 
 Figure 3:  Vue ventrale et dorsale d'une a) Nerita (Theliostyla)  granulosa (taille > 3 cm), b)  Nerita (Theliostyla)  tricarinata (taille <1cm), c et d) Nerita (Amphinerita)  semilugubralis (taille environ 1cm).
 
La Nerita (Theliostyla) granulosa ( Bartonien) est généralement de grosse taille (>2 cm). Elle est facilement reconnaissable à ses carènes ornées de grosses tubercules, le septum est légèrement concave et couvert de rides irrégulières. Les grosses carènes de la spire conduisent à un profil anguleux pour le labre. Le bord interne de ce dernier exhibe de très nombreuses rides. Le bord columellaire est décoré d'environ six dents dont les deux antérieures sont plus proéminentes. La Nerita (Theliostyla)  tricarinata ( cuisien) se reconnaît au contraire par sa petite taille, généralement inférieure au centimètre, ainsi que par l'absence totale de tubercules sur les trois principales carènes spirales du dernier tour. Les denticules du bord columellaire sont plus nombreuses  au nombre de sept voir plus. Quant à Nerita (Amphinerita) semilugubralis ( thanétien) sa spire est lisse et présente généralement des traces de coloration. L'épaississement du labre est exsangue de rides, les dents, peu nombreuses, du bord columellaire sont situées dans une petite dépression centrale de ce dernier.
 
 Seminerita:

Les espèces constituant ce genre possèdent une frêle coquille, la sur-épaisseur de la coquille au niveau du labre est très faible par rapport aux genres précités. Le septum ne possède pas de structure particulière.

 
Figure 4: Vue ventrale et dorsale d'une Seminerita mammaria (taille<0.5cm)

La Seminerita mammaria ( lutétien) est très facilement identifiable par la présence de très fortes stries d'accroissement axiales. La coquille est plus fine que dans les cas précédents et de taille millimétrique. Le bord columellaire est décoré de nombreuses petites dents très serrées. Le septum est lisse et plan. Les premiers tours sont saillants ce qui confère à la coquille une forme moins globuleuse avec un apex saillant.
 
 
Conclusion:

J'ai volontairement tenté de décrire ces neritinae avec des termes du langage courant, afin de m'adresser à un large public. J'espère que ce petit travail vous permettra de mieux identifier ces petits mollusques du Bassin de Paris sans avoir recourt à la bible qu'est l'Iconographie de Maurice Cossmann qui peut apparaître, pour le débutant, écrit dans un jargon abscons.
 
 

IMPORTANT:
Si vous pouvez m'aider, je suis à la recherche des neritinae suivantes;

38-2   Otostoma bicoronatum
38-11 Otostoma squamosum
38-5   Nerita pentastoma
38-9   Seminerita baudoni
 

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